Ne t’arréte jamais de courir, David ! – Maine, Cyberpunk Edgerunner

En décembre 2020, à grand renfort de bandes-annonces et de promesses, le jeu « Cyberpunk 2077 » débarquait sur nos écrans. Crée par CD Projekt Red, les développeur derriére le trés récompensé “The Witcher 3” , ce titre était attendu comme le messie de l’open-world futuriste. Situé dans la dystopie lumineuse de Night City, Cyberpunk 2077 promettait une immersion totale dans un univers où les implants cybernétiques et les luttes de pouvoir dictaient les vies de ses habitants. Pourtant, la réalité fut tout autre. En raison de ses nombreux bugs et de problèmes de performance sur certaines plateformes, le lancement du jeu fut qualifié de désastreux par la presse et les joueurs. Les controverses entourant le titre semblaient avoir scellé son destin.
Mais c’était sans compter sur une initiative audacieuse : la sortie de la série animée « Cyberpunk: Edgerunners » en 2022. Diffusée sur Netflix et produite par Studio Trigger, cette adaptation n’a pas seulement réussi à ressusciter l’intérêt pour le jeu, mais elle a aussi imposé son propre univers narratif, marquant une étape cruciale dans la réconciliation entre les fans et Night City. Retour sur une œuvre qui redonne vie à un projet ambitieux.
Ce qui frappe dès les premiers épisodes de « Cyberpunk: Edgerunners », c’est l’intensité émotionnelle et visuelle qu’elle parvient à insuffler. Loin d’être un simple produit dérivé, l’animé réussit à raconter une histoire complète et autonome. Au cours des 10 épisodes de la courte série animée, on se retrouve à suivre David Martinez, un adolescent issu des quartiers défavorisés de Night City, dont la vie bascule lorsqu’à la mort de sa mère, il met la main sur une prothèse cybernétique de qualitée militaire, et intègre un groupe de mercenaires aux pratiques aussi risquées que spectaculaires. En écho aux thèmes classiques du genre cyberpunk, l’animé explore des questions profondes : qu’est-ce que l’humanité dans un monde dominé par la technologie ? Jusqu’où peut-on aller pour défier son destin ? Est-ce qu’on est spécial ?
Studio Trigger apporte sa patte unique à cette œuvre, combinant un style visuel explosif avec une animation fluide et débridée. Chaque scène est une claque visuelle, un feu d’artifice de couleurs et de mouvements. Les séquences d’action, spectaculaires, traduisent avec finesse la violence brutale et la frénésie d’un monde où les corps humains sont des machines en perpétuel ajustement. La bande-son, qui alterne entre morceaux électro et morceaux émotionnels, s’intègre parfaitement à l’univers et amplifie l’impact de chaque moment clé. On peut aussi se pencher sur le sound design global de la série, qui reprend certains thèmes du jeu, mais également certains bruitages, comme celui de la sonnerie du téléphone de David.
Mais au-delà de l’esthétique, c’est la profondeur de ses personnages qui touche le spectateur. David, Rebecca, Lucy et les autres membres du groupe ne sont pas que des figures stéréotypées. Leurs aspirations, leurs doutes et leurs tragédies nous rappellent que, même dans une dystopie futuriste, les enjeux humains restent universels. En combinant cette humanité à une technique de haut vol, « Cyberpunk: Edgerunners » s’impose comme un pilier de l’animation moderne.
Mais la série ne s’est pas contentée d’attirer l’attention des joueurs. La série a également su toucher un public plus large, transcendant les frontières des genres et des médias. Saluée par la critique pour sa qualité narrative et visuelle, elle a remporté plusieurs récompenses, dont le prix de la meilleure série animée lors des Crunchyroll Anime Awards 2023, et devant des grands noms, comme le final de l’Attaque des Titans, ou Spy X Family.
Ce succès s’explique en partie par sa manière de traiter des thèmes universels. La lutte contre l’adversité, le poids des inégalités sociales et la recherche d’identité sont autant de sujets qui résonnent avec notre époque. En les transposant dans un contexte futuriste, la série offre une perspective nouvelle sur des enjeux très contemporains.
En outre, « Cyberpunk: Edgerunners » a contribué à renforcer la légitimité de l’animation japonaise en tant que médium à part entière, capable de rivaliser avec les productions cinématographiques et sérielles traditionnelles. Cette reconnaissance à ouvert la voie à d’autres collaborations entre studios d’animation et grandes licences de jeux vidéo, augurant un avenir prometteur pour ce type de projets hybrides, remarquable notamment par la sortie d’Arcane peu de temps après, et les multiples annonces de projet alliant série et jeux-vidéos.
De plus, la série à offert un second souffle à son média d’origine, Cyberpunk 2077. Alors que le jeu semblait condamné à rester dans les annales comme un échec. Quelques jours seulement après la sortie de l’animé, le jeu a enregistré une recrudescence impressionnante de joueurs actifs. Les plateformes comme Steam ont rapporté une augmentation significative des ventes et une présence régulière dans les classements des titres les plus joués.
Ce regain d’intérêt ne doit rien au hasard. En explorant différents aspects de Night City que le jeu ne faisait qu’effleurer, la série donne une profondeur supplémentaire à cet univers. Les fans de l’animé, curieux de découvrir ces lieux et ces thèmes de manière interactive, ont été nombreux à se replonger dans le jeu ou à s’y aventurer pour la première fois.
Par ailleurs, CD Projekt Red a su capitaliser sur cette opportunité. Le studio a publié une mise à jour nommée « Edgerunners », incluant des éléments directement inspirés de la série, comme des quêtes spécifiques et des objets emblématiques. Cette stratégie a renforcé le lien entre les deux médias, créant un cercle vertueux où l’engouement pour l’un alimente l’autre.
Cette réussite souligne aussi l’importance d’une communication honnête et d’un travail de longue haleine. Loin d’abandonner Cyberpunk 2077 après son lancement chaotique, CD Projekt Red a multiplié les efforts pour corriger ses problèmes techniques et enrichir son contenu, poussant jusqu’à la sortie d’un DLC (Une extension achetable en plus du jeu de base) Phantom Liberty, qui explore encore d’autres partie inexplorée de l’univers de Cyberpunk.
Avec « Cyberpunk: Edgerunners », le monde de Cyberpunk 2077 a su renaître de ses cendres. Loin d’être une simple adaptation opportuniste et bon marché, cherchant à capitaliser sur les joueurs comme on en voit bien trop dans le milieu des adaptations de jeux-vidéo, cette série animée a enrichi l’univers initial tout en s’affirmant comme une œuvre majeure en elle-même. Entre son esthétique marquante, sa capacité à redonner vie à un jeu en difficulté et son écho populaire, elle symbolise l’importance d’explorer de nouvelles voies pour raconter des histoires. Et soyez en assuré, au vue des derniéres informations en date de la part de CD Projekt Red, vous n’avez pas fini d’entendre parler de Night City !





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