
Grégori Baquet, comédien et metteur en scène, incarne l’élégance et la polyvalence dans le paysage artistique français. Fils du célèbre comédien et violoncelliste Maurice Baquet, et de la danseuse et chorégraphe Maria Yakimova, il semble avoir hérité du talent et de la passion familiale pour les arts. Depuis plusieurs années, il illumine la scène théâtrale française, s’illustrant aussi bien dans des classiques intemporels que dans des pièces contemporaines audacieuses. Il sait danser, chanter, écrire et jouer ! Sa carrière a été récompensée par trois nominations aux Molières, dont une victoire : celle de la Révélation masculine de l’année 2014 pour Un Obus dans le Cœur.
Désormais à la tête de la Compagnie Vive avec Victoire Berger-Perrin, il est également directeur du Nouveau Théâtre du Jour à Agen et nourrit un désir profond : développer sa passion pour le théâtre, mais surtout la partager avec le plus grand nombre. Ainsi, lorsque l’une des représentations prévues est annulée en plein Festival Divers, il prend les commandes. En seulement 48 heures, il est sur scène, en costume, prêt à jouer !
Il est aux alentours de 20h45 lorsque la pièce commence. Seul, il avance sur scène vêtu d’un costume-cravate noir. Au milieu d’une scène vide, un seul décor : une lettre « K », taillée dans du bois. Le décor, simple et épuré, focalise toute l’attention sur le comédien. Pendant plus d’une heure, il capte et transporte le public.
Le K, c’est aussi le nom de cette pièce. Adaptée d’un recueil de nouvelles de Dino Buzzati, peintre et auteur italien, Grégori Baquet y réinvente certaines de ces courtes histoires : des fragments de vie, tantôt touchants, tantôt rocambolesques, mais tous porteurs d’une morale saisissante, qui atteint le spectateur en plein cœur.
Le thème récurrent dans presque toutes les nouvelles interprétées au fil de la pièce – de À Monsieur le Directeur à Pauvre Petit Garçon, en passant par la nouvelle éponyme Le K – est celui de la navigation en eaux troubles, une plongée dans les méandres de l’existence.
Chaque scène est visuellement séparée par un changement dans la position du « K » qui trône sur scène, ainsi que par un fondu au noir. Pourtant, elles restent liées par un imaginaire et des thèmes communs, notamment celui de l’art. La majorité de ces récits explore notre rapport à l’art : sa perception par le public, son impact sur les artistes eux-mêmes. Ainsi, dans Le Compte, le personnage principal, le poète Zintra, est gonflé d’orgueil à l’idée d’être reconnu comme l’un des meilleurs chanteurs lyriques de son temps.
Mais, au-delà de l’art, les grands thèmes de la vie et de la mort émergent également, notamment dans deux des plus puissantes scènes de la pièce : Les Bosses dans le Jardin et Le K. Ces moments invitent le public à une réflexion intime sur le poids et le sens de l’existence.
Toutefois, la pièce ne sombre jamais dans un intellectualisme excessif. Certaines scènes, purement comiques, déclenchent de francs éclats de rire, à l’image de Pauvre Petit Garçon. On quitte alors le registre poétique pour plonger dans une histoire fantastique, dont le véritable sens se dévoile dans sa chute.
Ce qui donne vie à chacune de ces nouvelles, c’est la maîtrise de Grégori Baquet. Avec une incroyable dextérité, il change de ton, d’expression et de style de jeu tout au long de la représentation, offrant à chaque scène une facette différente de son talent. Parfois contemplatif et mélancolique, parfois narquois et sarcastique, il fait de cette pièce une véritable démonstration de son art, alliant profondeur et légèreté.Grégori Baquet démontre, avec Le K, qu’il est bien plus qu’un acteur talentueux : il est un véritable passeur d’histoires, capable de sublimer des textes et de transporter son public à travers une palette d’émotions riche et nuancée. Son aisance scénique, sa polyvalence et son engagement pour l’art théâtral font de lui une figure incontournable du paysage théâtral français.
Pour suivre les projets du comédien à l’avenir, n’hésitez pas à vous rendre sur la page du Nouveau Théâtre du Jour : https://nouveautheatredujour.com/




Laisser un commentaire